Pistolet (Historique)

Il faut savoir qu'au 16ème et jusqu'au début du XVIIe siècle il n'existait pas d'armurier proprement dit mais des monteurs d'armes ou arquebusiers. Les différentes parties de l'arme étaient produites à part : les canons, les platines, les crosses et les gravures étaient réalisés chez chacun des artisans dont c'était la spécialité. Les canons étaient la spécialité des allemands surtout pour les canons rayés, les platines à rouet celle des italiens.

C'est Louis XIII qui développera l'art de l'armurerie française. Henri IV par son ordonnance du 22 décembre 1608, allouant gratuitement les pièces du rez-de-chaussée de la grande galerie du Louvre aux différents artistes et artisans travaillant pour la Cour, va permettre de créer de véritables "armuriers" en exemptant les différents corps de métier des règlements corporatifs parisiens (chacun veillait jalousement sur ses prérogatives : il était jusque-là interdit à un arquebusier de fabriquer des canons, ce privilège étant celui du forgeron, les platines celle de l'horloger, les crosses celle du crossier). Les armuriers reçurent le droit d'accorder des certificats à leurs apprentis les autorisant à être reconnus comme " Maître Armurier ". Ils furent également exemptés des taxes locales et du service de la garde civile. Le premier à avoir bénéficié de ce privilège est "Marin le Bourgeois" connu pour avoir travaillé au mouvement des sphères et autres inventions mécaniques dont les armes. Il est considéré comme l'inventeur de la platine à silex française. Originaire de Lisieux, il naquit dans une famille de serruriers-horlogers, son frère Jean le Bourgeois était arquebusier.

Il faut aussi parler de l'ancêtre de la platine à silex dite "à la française" et de "la platine à chenapan" (le principe de fonctionnement est identique à la platine à silex mais le couvre bassinet est séparé de la batterie) et de la platine à la miquelet (version méditerranéenne de la platine à silex). Ces armes étaient chargées par la bouche : d'abord la poudre, ensuite la balle (souvent enveloppée dans un bout de tissu ou de cuir appelé bourre ou calepin, pour assurer l’étanchéité entre le canon et la balle), poussée à l'aide d'une tige de métal que l'on fixe sous le canon. Un peu de poudre fine (pulvérin ou pulvin) était disposée dans un bassinet, auquel aboutissait un canal foré dans le canon et communiquant avec la chambre de combustion. Le bassinet était protégé par un couvercle (appelé batterie).


Au moment du tir, le chien, muni de son silex, frappait la batterie en produisant une gerbe d'étincelles. Sous le choc, la batterie s'ouvrait et le pulvérin s'embrasait, communiquant le feu à la chambre de combustion.

Ce principe de fonctionnement comportait de nombreux inconvénients : le risque constant que la poudre d'amorce ne s'humidifie, la fragilité de la pierre à silex, le jaillissement de gaz brûlants…

La première révolution industrielle de la fin du 17ème siècle avec l'invention de la machine à vapeur va apporter une certaine standardisation des pièces d'armement en fin de siècle.

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Pistolet à platine "à la française"
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